Quel avenir pour le prix de l’essence en France ?
Analyse sur 10 et 20 ans, entre transition énergétique, fiscalité et incertitudes géopolitiques
1. Un prix de l’essence de plus en plus incertain
Le prix de l’essence en France dépend de nombreux facteurs : cours du pétrole brut, niveau de taxation, offre mondiale, transition écologique, géopolitique… Tous ces paramètres rendent les prévisions complexes, mais certains scénarios peuvent être envisagés à moyen (10 ans) et long terme (20 ans).
2. Horizon 2035 : vers une essence encore plus chère ?
D’ici 2035, plusieurs tendances pourraient pousser les prix à la hausse :
- Offre mondiale plus contrainte : le sous-investissement dans les capacités de production pétrolière pourrait créer une tension durable sur les prix du baril.
- Demande toujours élevée dans les pays émergents (Inde, Asie du Sud-Est, Afrique), même si elle baisse légèrement en Europe.
- Fiscalité française maintenue voire augmentée pour encourager la transition vers l’électrique.
- Moins de raffineries européennes : la fermeture progressive de raffineries en Europe alourdit les coûts logistiques.
Dans ce scénario, le prix du litre en France pourrait atteindre 2,50 € ou plus en 2035, voire 3 € si le pétrole brut dépasse les 120 $/baril et si la fiscalité reste inchangée.
3. Mais aussi des forces à la baisse
Cependant, certains facteurs pourraient freiner cette hausse :
- Baisse de la demande française grâce à l’électrification du parc automobile (objectif 100 % véhicules zéro émission en 2035).
- Progrès technologiques sur les carburants synthétiques ou les bio-carburants, qui pourraient entrer dans la concurrence.
- Stabilisation du marché mondial si les tensions géopolitiques s’apaisent (Iran, Russie, Venezuela, etc.).
Dans ce scénario plus modéré, le prix du litre en 2035 pourrait rester autour de 2,00 €, voire légèrement baisser si l’offre reste fluide et que les taxes sont adaptées.
4. Horizon 2045 : la fin de l’essence grand public ?
En 2045, l’essence pourrait devenir un produit résiduel :
- Interdiction des voitures thermiques neuves dès 2035 dans l’Union européenne (sauf carburants synthétiques certifiés).
- Déclin massif de la demande : les voitures essence/diesel représenteront moins de 10 % du parc actif.
- Distribution marginale : moins de stations-services, prix élevés pour un usage devenu rare (véhicules anciens, professionnels).
Dans ce contexte, l’essence pourrait devenir un carburant « de niche », vendu à plus de 3,50 € le litre en raison de volumes faibles, de logistique spécifique, et de taxation environnementale dissuasive.
5. Facteurs clés à surveiller
Plusieurs variables influenceront fortement les prochaines décennies :
- Évolution du marché mondial du pétrole (OPEP+, découvertes, conflits…)
- Fiscalité française : incitative, punitive ou stabilisée ?
- Rythme de la transition énergétique : production d’électricité bas-carbone suffisante ?
- Acceptabilité sociale : jusqu’à quel prix les citoyens peuvent-ils payer sans déclencher de nouvelles crises ?
6. Conclusion : une tendance globalement haussière
Malgré des efforts de transition, l’essence restera probablement chère en France, au moins jusqu’en 2035. Le prix moyen pourrait osciller entre 2,20 € et 2,80 € le litre dans les 10 prochaines années, puis augmenter fortement dans un marché de plus en plus marginalisé à horizon 2045.
Pour les automobilistes français, l’enjeu sera double : anticiper la transition énergétique et réduire leur dépendance à l’essence, sous peine de subir une hausse continue du coût des déplacements.
| Source : Prixbaril.com