Shell : Bénéfice en baisse de 17% en 2024 malgré une remontée des prix du gaz européen

Le groupe pétrolier britannique Shell a révélé jeudi une chute de 17% de son bénéfice net pour l’année 2024, une baisse significative qui fait suite à une réduction des marges et des prix. Cette baisse survient après une année 2023 déjà marquée par un effondrement de 50% de ses profits annuels. Le géant de l’énergie a annoncé un bénéfice net de 16,1 milliards de dollars (environ 14,6 milliards de francs suisses) pour 2024, une performance qui s’explique notamment par une révision à la baisse de ses ambitions dans le secteur des énergies renouvelables et de ses objectifs climatiques.

Une performance impactée par la baisse des prix et des marges

Les résultats financiers de Shell pour 2024 ont été plombés par plusieurs facteurs, notamment des dépréciations d’actifs, une baisse des prix du pétrole, ainsi qu’une réduction des marges dans l’ensemble de ses activités. Ces éléments ont affecté de manière significative la rentabilité du groupe, qui a vu ses marges se contracter dans un contexte économique difficile.

Wael Sawan, le directeur général de Shell, a commenté dans le communiqué que le groupe présentera le 25 mars de « nouvelles étapes » dans sa stratégie visant à « produire plus de valeur avec moins d’émissions », afin de s’adapter aux nouvelles réalités du marché et aux attentes des investisseurs et des parties prenantes.

Un quatrième trimestre catastrophique pour Shell

Le quatrième trimestre de 2024 a été particulièrement difficile pour Shell, avec une chute spectaculaire de 78% de son bénéfice net par rapport aux trois mois précédents. Cette baisse importante a contribué à l’effondrement du bénéfice annuel. Le groupe avait déjà annoncé au début du mois que ses résultats trimestriels seraient bien en-deçà de ceux du troisième trimestre, anticipant ainsi une période de faible rentabilité.

Impact du marché du gaz européen

Une des raisons expliquant les résultats de Shell en 2024 réside également dans l’évolution des prix du gaz naturel en Europe. Après une période de baisse, le prix du gaz a connu une remontée importante à la fin de l’année, atteignant plus de 50 euros le mégawattheure le 31 décembre, pour la première fois en plus d’un an. Cette hausse a été partiellement causée par l’expiration d’un accord sur le transit du gaz russe par l’Ukraine. Cependant, les prix ont rapidement baissé par la suite, ce qui a également influencé les résultats de Shell.

Shell recentre ses priorités sur les hydrocarbures

Ces derniers mois, Shell a fait marche arrière concernant certains de ses objectifs climatiques, en se recentrant sur les activités liées aux hydrocarbures. Cette décision a pour but de maximiser ses bénéfices à court terme, une stratégie qui a suscité la colère des militants écologistes. En décembre, Shell a annoncé qu’il ne développerait plus de nouveaux projets d’éoliennes en mer, une décision qui va à l’encontre de son engagement initial en matière de transition énergétique.

Conclusion : Shell face à un tournant stratégique

L’année 2024 a été marquée par des résultats financiers en demi-teinte pour Shell, avec une baisse importante de son bénéfice net, notamment due à la baisse des prix des matières premières et des marges. Si le groupe prévoit de concentrer ses efforts sur une stratégie de croissance plus verte, il n’en reste pas moins que ses choix de recentrer une partie de ses activités sur les hydrocarbures continuent de faire débat. À suivre lors de la présentation des nouvelles étapes stratégiques en mars 2025.


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